Le chômage est le mal de notre époque : depuis 40 ans, il est de tous les JT, de tous les repas de familles mais aussi de toutes les parcours professionnels, sauf pour quelques chanceux. Mais, quand on parle d’économie, est-ce le bon indicateur que l’on suit du regard ? 

Taux de chômage, ou taux d’emploi : quel chiffre regarder ?

Revenons aux définitions : le chômage n’est pas tout à fait l’inverse de l’emploi. En effet, le chômage concerne les personne qui souhaitent avoir un emploi (salarié ou non) mais n’y parviennent pas. Les étudiants (du moins ceux qui échappent à la nécessité d’un job alimentaire), les retraités, les parents au foyers et autres catégories exclues (invalides, personnes incarcérées…) sont sans emplois sans être chômeurs.

Si on compare l’évolution du taux de chômage et du taux d’emploi sur ces 40 dernières années, le fait est que l’on n’observe pas tout à fait la même chose :

taux de chomage et taux d'emploi de 1975 à 2013 et 2014

Au milieu des années 70, 66,2% des adultes de 15 à 65 ans avaient un emploi. En 2015, ce chiffre est tombé… à 64,3%. La plus grave crise d’emploi se situe en 1994, où ce chiffre est tombé à 60,6%. Il y a donc eu à peu près autant de français au travail durant ces quatre dernières décennies, alors que le chômage a triplé.

L’explication de ce paradoxe se trouve dans un fait simple : il y a plus de candidats à l’emploi aujourd’hui qu’hier. La femme au foyer traditionnelle a laissé place à la femme active ; l’étudiant doit plus souvent trouver un job alimentaire, et le retraité un petit complément.

Le chômage, indicateur social par excellence, mais mauvais indicateur économique

Ce focus sur la dernière décennie modère l'impact de la crise sur l'offre emploi, tandis que la demande a cru rapidement.

Ce focus sur la dernière décennie modère l’impact de la crise sur l’offre emploi, tandis que la demande a cru rapidement.

Le chômage est sans aucun doute en définitive le meilleur moyen de mettre en évidence un état de manque, pour ne pas dire de souffrance, d’une partie de la population, qui cherche un travail sans parvenir à en trouver un. Mais si l’on se place d’un point de vue économique, il serait plus logique et juste de considérer l’emploi du point de vue de l’offre, et non celui de la demande.

Si l’on se réfère au taux d’emploi, qui est en 2014 de 64,3%, on est dans une situation désormais plus proche de l’avant-crise (64,9% en 2008, un record depuis 1981). Nul doute que ce chiffre seul ne peut en aucun cas résumer la situation économique du pays, mais sa considération permettrait sans doute de restaurer la confiance et réduire la morosité ambiante de ces dernières années, tant chez les entrepreneurs que chez les salariés et demandeurs d’emploi !