Le BIM (Building Information Modeling ou Modélisation des données du bâtiment en français), permet la modélisation des données des bâtiments et structures. 

Pour faire simple, imaginez la construction d’un nouveau bâtiment ; vous avez généralement plusieurs prestataires, intervenants et corps de métier sur votre chantier (architectes, bureaux d’étude, maîtres d’ouvrage, entreprises, etc.). Pour le bon déroulement de celui-ci, vos prestataires vont devoir communiquer entre eux, échanger sur les plans et y faire des modifications. Un flot d’échanges pas toujours simple à gérer dans le quotidien et sur le terrain. 

A la livraison du chantier, vos prestataires vous remettent les clés et le dossier technique qui comprend tous ces plans et documents techniques. A vous de vous y retrouvez dans cette masse de données !

C’est en 1995 (1), que quelques entreprises du bâtiment cherchent à rendre possibles et faciles les échanges entre les différents plans et informations techniques utilisés. 

Cette réflexion donnera naissance quelques années plus tard aux « plans » IFC (Industry Foundation Classes). Un format informatique de fichier permettant d’échanger et partager des informations entre logiciels et corps de métier.

Il faut bien imaginer que l’IFC est un document plutôt technique et qu’il n’a pas pour objectif de proposer une visualisation esthétique et 3D du bâtiment.

Quelques années plus tard, le terme « Building Information Modeling » apparait pour désigner la récupération de fichier IFC (ou autres formats) afin de modéliser un bâtiment en 3D avec ces informations techniques.

 Cette modélisation 3D des données, permet de simplifier la vision du bâtiment et de ces différents niveaux.

Le BIM se définit à la fois comme :

  • Un outil permettant de structurer, de visualiser, de modifier et d’exploiter clairement et simplement des données de bâtiments ;
  • Un plan standard et numérique dans lequel vous avez accès à toute l’information technique nécessaire à la gestion du bâtiment dont : 
    • Les informations de conception et de construction ;
    • Les propriétés du bâtiments (dimensions, matériaux, etc.) ;
    • Les informations détaillées et visuelles concernant les équipements techniques (circuits d’eau, électricité, etc.) jusqu’aux équipements de production pour une usine par exemple. 

Avec autant de données et une maquette aussi visuelle, c’est naturellement que le BIM a évolué vers le « temps réel » et les objets connectés.

Grâce à ce lien avec la supervision et les objets connectés, le BIM permet de récupérer des données dynamiques et d’agir en temps réel sur les objets connectés. Quelques exemples : température, éclairage, alerte de panne, etc.

C’est en parallèle de ces éléments que l’idée de coupler le BIM à la GMAO est née.

En effet, la gestion entièrement intelligente du bâtiment est une notion qui s’est imposée depuis 50 ans comme une idée du futur pourtant, la technologie existe déjà et est de plus en plus accessible.

Chez DSDSYSTEM, nous l’utilisons en partenariat avec les logiciels TEIA de Stereograph.

Pourquoi associé le BIM à la GMAO ?

BIM et GMAO, deux termes complémentaires aujourd’hui.

En effet, la gestion de maintenance assistée par ordinateur permet de gérer la maintenance au sein d’une entreprise ou d’un bâtiment. C’est donc naturellement que ces deux outils convergent. 

Imaginez la puissance obtenue en réunissant la GMAO et une maquette BIM ? 

C’est ce que l’on appelle le « BIM d’exploitation ».

Avec ce mariage, la maquette BIM permet de visualiser clairement le fonctionnement de votre site et de vos équipements en temps réel.

Pour mieux comprendre cette synergie entre les outils, prenons un exemple concret : une panne est remontée par la supervision ou le terrain. Immédiatement, la maquette BIM réagit avec des alertes visuelles (comme sur l’exemple ci-dessous).

En parallèle, un bon de travail a été généré dans la GMAO (via le connecteur entre le BIM, la GMAO et la supervision). 

Sur le terrain, l’équipe maintenance bénéficie ainsi de toutes les informations pour intervenir : 

  • La GMAO et le bon de travail précisant la nature de l’intervention ;
  • La maquette permettant de localiser et de faire des simulations (ex : couper une arrivée d’eau et voir les impacts sur la production) ;
  • La supervision indiquant les derniers relevés terrain.
gmao_altair_logiciel_maintenance

Le gain de temps et de précisions n’est pas négligeable. Sans compter le retour d’information en temps réel grâce aux alertes de la GMAO et à la maquette BIM qui passera l’équipement de nouveau au statut opérationnel.

D’autres usages peuvent également être imaginés : 

  • Bénéficiez d’informations techniques à jour dans la GMAO et le BIM ;
  • Générer des demandes d’intervention depuis la maquette BIM (plus visuel que l’arborescence d’une GMAO) ;
  • Simuler un déplacement d’équipement en tenant compte des dimensions ;
  • Géolocaliser ou proposer un itinéraire pour le technicien dans le bâtiment ;
  • Etc.

Le BIM est utilisé partout

Le BIM révolutionne le marché de l’industrie 4.0 et de la maintenance, c’est pour cela qu’il est utilisé dans de nombreux secteurs. 

En mars 2018, selon le Conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA), le BIM devient de plus en plus présent sur le marché global avec une utilisation de cette technologie sur 15,34 % des projets immobiliers contre 5,39 % en 2013.

Chez DSDSystem, le nombre de projet « GMAO + BIM » reste minoritaire mais nous constatons des tendances identiques aussi bien dans la gestion de patrimoine que dans l’industrie.

Depuis quelques années, le BIM a même son propre « awards ». Les « BIM Green Awards » ont été lancés le 23 avril 2020 par le Réseau BIM des Territoires.

Ils ont pour objectif de promouvoir le numérique pour optimiser la construction de bâtiments plus durables.

Vous trouverez plus d’information ici https://www.construction21.org/france/contest/category/fr/bim-green-awards-2020.html

Le BIM au niveau juridique

Comme toutes données numériques, le BIM pose de nouvelles questions juridiques. 

Une directive européenne du 26 février 2014 favorise l’utilisation du BIM aux Etats membres. Ainsi, de plus en plus de marchés publics exigent une maquette exploitable en BIM. Une tendance qui devrait suivre sur le marché privé.

L’avenir du BIM et du BIM d’exploitation en lien avec la GMAO 

Nous pouvons voir que le BIM permet une meilleure gestion des projets immobiliers, des espaces, de la maintenance et de la maitrise énergétique.

Avec des enjeux environnementaux de plus en plus forts, il ne fait aucun doute que le BIM et le BIM d’exploitation ont de l’avenir. 

Par exemple, avec l’actualité sanitaire actuelle, le BIM nous aiderait à optimiser les espaces dans les bureaux et à gérer notre consommation d’énergie selon l’occupation des locaux.

Avec la GMAO, il aiderait également à organiser la maintenance des équipements ou encore optimiser les rondes de maintenance.

En tout cas, il est vrai que le BIM va encore évoluer dans les prochaines années et que ces liens avec l’exploitation, la maintenance et l’environnement seront plus de plus en plus fort.

  1. Wikipedia

Laura ISMAIEL – Responsable communication et marketing chez DSDSYSTEM