Il y a tout juste 30 ans débutait, à quinze-cent kilomètres de nos frontières, l’une des plus grandes catastrophes industrielles de notre histoire : l’accident nucléaire de Tchernobyl. Symbole absolu du risque industriel, il a contribué à changer notre conception de la sûreté et de la prévention des accidents.

La maintenance : un métier qui s’est construit sur le temps d’une carrière

travailleur-isoléL’entretien et le dépannage ont existé aussi loin que les machines ont été fabriquées et utilisées par l’homme. Cependant, jusqu’au début des années 1970, le concept de maintenance tel qu’on le connait aujourd’hui était bien moins défini. Il existait bien des initiatives isolées, au sein de nombreuses entreprises

Mais, les chocs pétroliers, la concurrence des pays émergents et la survenue de catastrophes industrielles majeures ont changé la donne : la maintenance est devenue en quelques années une des pierre angulaire du fonctionnement d’une entreprise. L’événement qui a le plus marqué les esprits et sans doute contribué à faire changer les chose est sans doute la catastrophe de Seveso, en 1976. Dix ans plus tard, celle de Tchernobyl a enfoncé le clou : une entreprise ne peux exposer les riverains à un risque aussi important sans mettre tout en oeuvre pour parer à toute éventualité.

C’est donc au tournant des années 1980 que les premières tentatives de normalisation et d’harmonisation des métiers de la maintenance ont eu lieu. D’un personnel d’entretien et de réparation peu structuré (électricien, mécanicien, graisseur…), nous sommes passés progressivement à un service maintenance organisé, agissant comme un corps cohérent et appliquant une stratégie commune.

Cette évolution a été accompagnée par la création d’outils de gestion de maintenance, de l’établissement de normes et de pratiques, à un gain de polyvalence des techniciens (si bien que quelques métiers très ciblés comme graisseur ont pratiquement disparu)… et ces dernières années, de nouvelles évolutions, dont l’intégration de la problématique QHSE ou l’industrie 4.0, continuent à faire

Un métier similaire, pensé autrement

Un professionnel de l’entretien ayant débuté sa carrière au début des années 1970 arrive aujourd’hui à la fin de sa carrière. Bon nombre de choses n’ont pas ou peu changé : les gestes, le savoir-faire et une bonne partie des outils restent les mêmes, simplement enrichis avec le temps. En revanche, ce qui a radicalement changé, c’est la façon de concevoir la maintenance, à la fois de la part de ceux qui la font que de ceux qui en bénéficient.

Jadis petites mains souvent négligées, généralement cantonnés à l’industrie lourde, il sont aujourd’hui considérés comme de véritables gardiens, veillant à la bonne marche des usines, des bâtiments, des véhicules… bref, d’à peu près tout ce qui nous entoure.