L’eau courante potable est l’un des marqueurs forts de notre civilisation et du confort moderne. Mais, même si on a tendance à l’oublier souvent, ce luxe à un coût, en particulier la maintenance de ce réseau vieillissant chaque année un peu plus.

Près de 1 million de kilomètre, et une consommation en baisse

906000 kilomètres de tuyaux (chiffre : Eau de France, 2008) parcourent la France pour acheminer l’eau à nos compteurs. Un réseau tentaculaire, qui fait près de trois fois la distance terre-lune, semble dormir à nos pieds.

Si de l’après-guerre jusqu’en 2004 la consommation d’eau par habitant augmentait régulièrement, passant de 100 litres au début des années 1970 à 165 litres au milieu de la décennie, le phénomène inverse s’est amorcé, puis a accéléré avec la crise, pour retomber à 140 litres par jour et par habitant environs, soit 15% de diminution en 10 ans.

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Une vétusté de l’installation en hausse

C’est l’autre problématique des acteurs de la distribution de l’eau, bien plus lourde. En effet, sur 5 litres envoyé dans le réseau, seul 4 litres arrivera à bon port. En cause, la vétusté des installations en hausse constante.

Selon Philippe Maillard, président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau répondant au Figaro en 2014, le taux de remplacement actuel des installations est de 60 ans, quand la durée de vie d’une canalisation n’est que de quelques décennies (30 à 80 ans, selon le matériau et la configuration des lieux). L’enjeu de la maintenance du réseau est donc crucial, car si les pertes de réseau et la baisse de la consommation se poursuivent, c’est la viabilité de notre précieuse eau du robinet qui sera remise en cause.

Il suffirait pourtant d’un seul pour-cent d’augmentation des tarifs pour donner les moyens nécessaires à redresser la barre. Une hausse modeste (de l’ordre de 5 euros par foyer et par an) pourrait notamment créer directement et indirectement près de 10000 emplois, qui seraient en premier chef employés à la maintenance des canalisations. Une facture qu’on devra régler aujourd’hui, si on ne veut pas en recevoir une autre bien plus salée demain…